Combien de questions de recherche devriez-vous poser?

10 juillet 2024

Nous ne pouvons obtenir des réponses sans poser de questions. Mais combien de questions de recherche devriez-vous poser ? En poser trop peu risquer de ne pas recueillir suffisamment d'insights pour tirer des conclusions significatives. En poser trop risquerait de submerger les participants et de gaspiller un temps précieux. Alors, combien de questions de recherche devriez-vous poser ? Quel est le nombre magique ? Y en a-t-il un ? Probablement pas, mais explorons ce sujet.

Ce n’est pas une question de nombre

Avant tout, le nombre de questions n'est pas le facteur le plus important.

« Ce n'est pas une question de nombre de questions » déclare Isabelle Landreville, Directrice des Insights et Présidente de Sylvestre & Co. « C'est plutôt une question de temps nécessaire à passer avec les gens pour atteindre mes objectifs. »

Au lieu de se concentrer sur un nombre spécifique, nous pensons à la discussion en termes de sections.

Nous divisons la discussion en trois sections. Chaque section devrait durer environ cinq à dix minutes, selon les besoins spécifiques de la recherche. En temps réel, nous allouons environ dix minutes au début pour définir les attentes et les rôles. Nous utilisons ce temps pour expliquer ce qui se passera pendant la session, ce que les participants peuvent attendre de nous, nos rôles ainsi que les leurs. Cette période initiale nous permet également de créer des liens et de favoriser une atmosphère conviviale.

À la fin d'une session, nous allouons du temps, environ dix à quinze minutes, pour toutes les questions ou investigations de dernière minute. Cela permet aux participants de s'exprimer et nous donne l'occasion de répondre à toutes les questions finales venant de la salle de contrôle. Ce temps est crucial pour conclure la discussion et nous assurer que tous les points nécessaires ont été abordés. Il nous offre également une certaine flexibilité en cas de nombreuses questions ou si quelque chose d'inattendu survient pendant la session et nécessite un temps supplémentaire pour être traité.

Le timing est essentiel

 Plutôt que de se préoccuper du nombre de questions à poser, concentrez-vous sur le timing.

« Il s'agit de s'assurer que vous couvrez bien tout ce dont vous avez besoin dans le temps imparti », confie Isabelle.

Cela signifie être stratégique sur la façon dont vous structurez la discussion et combien de temps vous allouez à chaque section.

Une fois les participants à l'aise, il est temps de plonger au cœur de la discussion. C'est là que vous voudrez passer la majeure partie de votre temps, en posant des questions pour établir le contexte et en explorant des insights plus profonds. « J'aime commencer au cœur de la discussion, là où vos objectifs principaux pourront être atteints », déclare Isabelle. « J'aime commencer par 'D'accord, laissez-moi vous ramener à...'. Je déteste les questions qui sont trop précises dès le départ. Elles ne permettent pas de guider la discussion. Elles ne situent pas les participants dans un contexte ou un moment précis pour aborder un sujet spécifique. »

Lorsque la discussion arrive à son terme, vous pouvez introduire quelques questions imprévues et conclure les points en suspens.

La qualité plutôt que la quantité

Bien que le timing ait son importance, il ne s'agit pas seulement de combien de temps vous passez à poser des questions. Il s'agit également de la qualité de ces questions. Il peut être nécessaire de perturber le cours de la conversation pour obtenir les réponses dont vous avez besoin.

« Je trouve que cela se situe probablement au milieu de la discussion ou au fur et à mesure que nous avançons », déclare Jordan Brown, Narrateur senior chez Sylvestre & Co. « C'est là que les détails pointus doivent être abordés. C'est aussi à ce moment-là qu'il est acceptable de briser le flux de la conversation parce que vous avez besoin de cette réponse. C'est là qu'un avocat du diable peut intervenir. C'est là que vous pouvez leur demander d'expliquer le pourquoi. »

Équilibrer structure et flexibilité

S’il n’y a pas un nombre magique de questions à poser, comment s’assurer que vous couvrez tout ce dont vous avez besoin sans submerger les participants ? Pour ce faire, il faut trouver l’équilibre entre la structure de votre discussion et votre flexibilité.

Concevoir la question de recherche qualitative parfaite consiste à créer des opportunités d’apprentissage et de découverte. Abordez les discussions avec des objectifs clairs et un timing bien défini. Cela dit, l’inattendu est toujours la bienvenue.

Cela signifie avoir un plan général pour la discussion, avec des sujets et des thèmes clés à aborder tout en étant prêt à dévier du script si quelque chose d’intéressant surgit.

« Si quelqu’un mentionne quelque chose, n’ayez pas peur de vous y attarder, même si ce n’est pas précisément le sujet que vous étiez en train d’aborder », précise Jordan. « Beaucoup de gens pourraient se dire ‘D’accord, ce n’est pas dans notre plan initial. Je ne peux pas lui demander comment s’est passée sa fin de semaine. Nous ne nous intéressons pas à ce genre de choses. Mais parfois, si quelqu’un dit quelque chose, vous pouvez creuser et demander ‘Oh ! Dites m’en plus... J’adore ça.' Même si cela ne sert pas directement la recherche, cela aidera toujours le participant à se sentir plus à l’aise et à s’ouvrir davantage ».

Le rôles des objectifs

En fin de compte, les objectifs de la recherche doivent guider le nombre de questions que vous posez. Que devez-vous apprendre de cette étude ? Quels insights espérez-vous découvrir ? En gardant vos objectifs au premier plan, vous pouvez vous assurer que chaque question posée est utile et contribue aux objectifs globaux de la recherche.

« Je pense que vos objectifs au début, au milieu et à la fin sont probablement assez différents », note Isabelle. « Au début du groupe, vous voulez créer du lien. Vous voulez qu'ils se sentent en sécurité. Une fois les participants à l'aise, il est temps de se concentrer sur le cœur de la discussion. J'aime commencer au milieu, là où vos objectifs principaux vont être atteints. »

Cela peut signifier poser plus de questions dans certaines sections que dans d'autres ou passer plus de temps à approfondir certains sujets. Il ne s'agit pas de répartir uniformément vos questions tout au long de la discussion, mais plutôt de s'assurer que vous obtenez les informations nécessaires pour atteindre vos objectifs.

Le mot de la fin

En fin de compte, en ce qui concerne le nombre de questions de recherche que vous devriez poser, vous aurez compris qu’il n’y a pas de réponse unique. Cela dépend de vos objectifs, de vos participants et du temps dont vous disposez.

Avec un bon mélange de préparation et de spontanéité, les opportunités sont infinies. Ne vous laissez donc pas trop absorber par les chiffres. Concentrez-vous plutôt sur la création d’une discussion engageante, enrichissante et qui, en fin de compte, vous aide à atteindre vos objectifs de recherche.